Comment l’aquarelle ? Je n’ai rien appris dans le brouhaha des classes d’arts plastiques. C’était une sorte de loisir le soir à l’étude. C’est avec Malo, « Un grand », que j’ai acquis les techniques de base, la perspective, les ombres… Bien plus tard, vers trente ans. Alors que je m’ennuyais, pendant la pause déjeuner, au restaurant d’entreprise. Pollué par les bavardages de maman débordées et d’épouses déçues. Je préférais lire seul et tranquille pendant une heure dans ce grand bureau paysager. En vacances dans le sud j’avais vu des peintres sur le port. L’aquarelle me paraissait comme délicate et légère et ne demandant que peu de matériel. Alors le midi j’ai remplacé les documents comptables par ma feuille de dessin, mon gobelet en plastique et ma boîte de pastilles à six sous. La maison de Josette ou celle de Thierry. Puis Jean-Pierre qui me suggérait de peindre le petit pont gallo-romain. Un jour on me demanda un portrait des enfants. Pour cette tâche un peu plus difficile, je demandais une faible rémunération. Ceci ceci afin de mesurer la valeur de mon dessin. Valait-il plus que des remerciements ? Sur une population de 150 collègues, j’en ai vendu 20. Cela confirmait que je pouvais continuer dans cette voie. Quelques années plus tard, un vendeur de maison me demanda d’illustrer ses bureaux et ses annonces avec des dessins et des peintures des pavillons dont aucun n’avait encore été construit. J’ai du mal à aller vers d’autres techniques. L’étalage de matière pour l’huile comme pour l’acrylique. Peut-être, un jour, les pastels ? Avec le temps, par préférence, je ne peins que “des pierres”. Bâtiments, rues et paysages. Mes tableaux, pour la plupart, sont dispersés aux quatre coins de l’hexagone. Sous forme de cadeaux personnalisés pour la famille et les amis. Je leur rends visite parfois. Sauf celui de papa. Après des années accroché dans l’entrée, il est revenu chez moi. Paix à ton âme, papa.